Taxe foncière 2023 : une augmentation record ?



Paolo Garoscio
20/12/2022

Comme chaque année, la taxe foncière sera revalorisée en 2023. Une mauvaise nouvelle pour les propriétaires immobiliers. Mais la hausse pourrait atteindre des records à cause de l’inflation qui frappe la France et la suppression définitive de la taxe d’habitation. Faudra-t-il s’attendre à une hausse de plus de 10%?


L’inflation élevée pose les base d’une hausse record de la taxe d’habitation

Le niveau d’inflation en France n’a pas atteint son pic, selon l’Insee. Ce dernier devrait survenir début 2023, du fait de la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie et de la fin de la ristourne sur les carburants. Or, la hausse des prix a déjà battu des records historiques. En novembre 2022, selon l’institut de statistiques, l’indice des prix à la consommation harmonisé, l’IPCH, s’est établi à 7,1% en France.

L’IPCH entre en compte dans la formule de calcul de la revalorisation de la taxe foncière… car il entre en compte dans la revalorisation des valeurs cadastrales. Le gouvernement ayant, en outre, refusé un plafonnement de cette revalorisation, proposée dans le cadre de la loi de Finances 2023, les propriétaires doivent s’attendre à ce que l’augmentation de la taxe foncière pour 2023 soit proche de ce niveau. Mais, probablement, elle sera supérieure.

Hausse des coûts et suppression de la taxe d’habitation

Perçue par les collectivités locales, et notamment les communes, la taxe foncière est un des derniers leviers sur lesquels il leur est possible de peser afin de renflouer leurs caisses. Et celles-ci auront besoin d’argent : le coût de fonctionnement explose sur fond d’inflation et, surtout, de hausse des prix de l’énergie.

Un besoin d’argent qui tombe au plus mauvais moment. En 2023 se terminera la réforme de la taxe d’habitation, qui prévoit sa suppression. Encore payée par les 20% des ménages les plus riches en 2022, la taxe d’habitation disparaît définitivement pour tous en 2023. De quoi créer un trou dans les recettes des collectivités qui auront donc tendance à augmenter leurs taux, utilisés ensuite pour le calcul de la taxe foncière. C’était déjà le cas en 2022 : malgré un IPCH en novembre 2021 de moins de 4%, l’augmentation de la taxe foncières en 2022 a atteint 4,7% en moyenne.